73.

Une heure plus tard, la BMW de Zalewski quittait la petite route au milieu des arbres dénudés et s’engageait sur la nationale en direction de Paris, à la lumière des immenses réverbères. La nuit noire de janvier enveloppait déjà la capitale.

Les deux hommes n’avaient plus échangé un mot depuis que la voiture avait quitté Bièvres. Après l’épisode qu’ils venaient de vivre, ils étaient l’un et l’autre plongés dans leurs pensées et accusaient un réel coup de fatigue. Calé sur une station de jazz, l’autoradio diffusait dans l’habitacle une douce ballade de blues qui accentuait l’impression de flottement intemporel.

Le débriefing avec le commissaire divisionnaire n’avait pas été des plus simples et Ari avait dû également répondre par téléphone aux questions du procureur, fort énervé lui aussi. Mais Mackenzie ne se souciait pas vraiment de ça. Une seule chose comptait, depuis longtemps : retrouver Lola. Il ne pouvait penser à rien d’autre qu’à la déception qu’il venait de vivre en ne la trouvant pas dans les murs de l’Agartha. Refusant toutefois de se laisser abattre, décidé à lutter jusqu’au bout, il ouvrit sur ses genoux le dossier noir qu’il avait pris dans le bureau d’Albert Khron.

À l’intérieur, il avait espéré mettre la main sur des copies des cinq pages du carnet de Villard dérobées par la confrérie du Vril… En vérité, il découvrit tout autre chose. Mais ce n’était pas moins intéressant.

Le dossier ne contenait que sept simples feuilles.

La première était la copie d’un e-mail expédié par Sylvain Le Pech à l’attention d’Albert Khron. Ari, malgré la pénombre, lut rapidement le corps du message. « Virement bien reçu ce jour. Copie de mon carré postée ce matin à l’Agartha. Comme convenu, voici la liste des cinq, ainsi que leurs villes de résidence : Christian Constantin (Lausanne), Paul Cazo (Reims), Pascal Lejuste (Figeac), Mona Safran (Vaucelles), Jean Colomben (Portosera). »

Ari secoua la tête, sidéré. Comme l’avait supposé Mona Safran, c’était donc bien Sylvain Le Pech qui les avait trahis, et pour de l’argent ! Avait-il su quel plan exact ses interlocuteurs préparaient ? Qu’en leur expédiant ce mail, il avait condamné tous les membres de la loge Villard de Honnecourt à une mort certaine ? Une chose était sûre : l’ordre correspondait très exactement à celui des assassinats et ce que Le Pech n’avait certainement pas prévu, c’était qu’il faisait également partie de la liste ! Sans doute n’avait-il même pas eu le temps de profiter de la somme qu’il avait touchée en échange de sa trahison.

Le degré d’implication de ce sinistre Le Pech faisait sans doute partie des mystères qu’il faudrait un jour éclaircir. Mais pour l’heure, l’information contenue dans ce document qui intéressait réellement Ari, c’était le nom du sixième compagnon.

Jean Colomben. « Jean » était bien le prénom que Mona avait évoqué en parlant du maître de la loge. C’était probablement lui qui – toujours selon elle – avait envoyé à Ari la lettre anonyme pour lui donner le nom de la prochaine victime potentielle : Pascal Lejuste.

Et à présent, la prochaine victime potentielle, c’était cet homme, justement. Le sixième et dernier compagnon. Ari comprit aussitôt que retrouver Colomben était sans doute sa dernière chance de mettre la main sur la meurtrière et, peut-être, de sauver Lola.

Il tourna la page et parcourut le contenu des six autres feuilles. Chacune était une courte fiche concernant les membres de la loge Villard de Honnecourt, avec leur âge, leur adresse, leur profession et une photo… Ari passa rapidement les cinq premières et lut en détail la dernière.

« Jean Colomben, 84 ans.

Architecte à la retraite.

Réside 6, place Marco-Polo à Portosera (Italie).

Catholique non pratiquant. Veuf depuis 1996. Maître de la loge VDH depuis 1963. Français, émigré en Italie en 1972. »

La photo montrait le visage d’un homme âgé, souriant.

Sans perdre une seule seconde, Ari appela un service d’annuaire international. Il dicta le nom et l’adresse de Jean Colomben. L’employée au bout du fil lui répondit que le numéro qu’il cherchait était sur liste rouge. L’analyste raccrocha puis jeta un coup d’œil à l’horloge sur le tableau de bord de la voiture. 22 h 16. Aucune chance de joindre Iris Michotte à cette heure-là. Il se résolut donc à appeler une nouvelle fois Emmanuel Morand à la DST. Cela correspondait davantage à ses horaires de travail, et il n’y avait pas une seconde à perdre.

— Tiens ! Ce bon vieux Mackenzie ! T’es encore vivant, toi ?

— Oui, pour le moment… J’ai besoin d’un numéro sur liste rouge en Italie. Tu peux me trouver ça ?

— Ce qui est génial avec toi, c’est qu’on n’a pas besoin de se demander si c’est intéressé, quand t’appelles. Parce que t’appelles jamais quand c’est pas intéressé…

— Allez, Manu ! C’est très urgent. Jean Colomben, qui habite place Marco-Polo à Portosera… Tu peux me dégoter ça au plus vite ?

— Ouais, ouais, je vais voir avec la plateforme technique. Je t’envoie le numéro par SMS.

— Merci.

— Et surtout, va au diable !

— Je pense en effet que je ne vais pas tarder à y aller, répondit Ari.

Il raccrocha et garda son téléphone dans le creux de la main. Zalewski lui jeta un coup d’œil sans lâcher le volant.

— Laissez-moi deviner : petite virée en Italie ? dit-il avec un nouveau bâton de réglisse collé dans la bouche.

Ari leva les bras d’un air impuissant.

— J’en ai bien peur… Votre direction vous paye aussi pour me suivre à l’étranger ?

— Je vous suis partout, Ari. C’est où, Portosera ?

— Près de Naples, il me semble. Et pour tout vous avouer, je ne sais pas comment on va faire. Quelque chose me dit que la meurtrière est peut-être déjà sur place. En train, ça prendrait plus d’une journée pour aller là-bas et je ne pense pas que nous disposions de ce temps-là.

— En avion, ça doit être jouable, non ?

— Peut-être… Mais on n’aura pas de départ avant demain, et ça risque d’être aussi long qu’en train.

Le SMS arriva sur le téléphone d’Ari. Il lut le numéro que Morand venait de lui envoyer et le composa sans tarder. Après dix sonneries dans le vide, Ari se résolut à raccrocher. Le vieil homme n’était pas chez lui. Ou peut-être était-il déjà trop tard.

— Vous pourriez demander à votre direction de vous trouver un avion, non ?

Ari fit une moue dubitative.

— Euh… Je crois que vous surestimez les budgets de la DCRG, Krysztov. Et l’autorisation pour aller en Italie prendrait quarante-huit heures. Sans compter qu’il faudrait prévenir Interpol, tout ça… De toute façon, je vous avoue que je n’ai pas trop envie de passer par la voie officielle.

— Il va bien falloir prévenir les Italiens, répliqua Zalewski.

— Non. Ça risque d’être un vrai bordel. Ils vont vouloir envoyer des carabiniers sur place. Je ne veux pas qu’ils foutent tout en l’air.

— Excusez-moi, Ari, je me mêle de ce qui ne me regarde pas, mais là, quand même, vous déconnez.

— Vous avez raison, Krysztov : vous vous mêlez de ce qui ne vous regarde pas.

Ari monta le son de l’autoradio et laissa retomber sa tête en arrière sur le siège de la BMW. Zalewski n’avait pas tort. Mais il voulait en finir. Alors il allait bien falloir trouver une solution. Faire le trajet en voiture était hors de question. C’eût été beaucoup trop long, et ils étaient déjà épuisés l’un et l’autre.

La BMW entra dans un tunnel à la périphérie de la capitale. Les lumières orangées qui défilaient sur les murs avaient quelque chose d’hypnotique, s’imprimant sur les fenêtres à contre temps du morceau de Coltrane qui sortait à présent des haut-parleurs.

— Il y aurait bien un autre moyen, finit par murmurer Ari.

— Lequel ?

— Il faut que je passe un coup de fil.

Le garde du corps baissa à nouveau le son de la radio.

Ari chercha dans son répertoire un numéro qu’il ne composait que très rarement. Il espérait qu’à une heure si tardive, il y aurait quelqu’un pour lui répondre. C’était sa seule chance d’atteindre l’Italie dans les meilleurs délais.

— Allô ? fit une voix féminine après seulement deux sonneries.

— Bonsoir, Ari Mackenzie à l’appareil… J’aurais voulu parler à M. Beck, s’il vous plaît.

— Ah, mais il est parti depuis longtemps, monsieur.

— Est-ce que vous pouvez essayer de le joindre ? C’est extrêmement urgent. Faites-lui savoir qu’Ari Mackenzie essaie de le contacter de toute urgence.

Il y eut un instant de silence.

— Bien… Restez en ligne, je vais voir ce que je peux faire, monsieur Mackenzie.

L’appel fut mis en attente. Ari se tourna vers le garde du corps.

— On peut fumer dans votre voiture ?

— Ce n’est toujours pas ma voiture, répondit-il en souriant. Vous n’avez qu’à ouvrir la fenêtre…

L’analyste s’exécuta et alluma une cigarette, le téléphone collé contre sa tête. Le pied relevé négligemment sous la boîte à gants, il recrachait sa fumée au-dehors. La lumière des grands immeubles de l’Ouest parisien envahissait progressivement la nuit autour d’eux, faisant disparaître les étoiles.

Après quelques minutes, la voix de Frédéric Beck retentit enfin dans le combiné.

— Ari ? Que se passe-t-il ?

— Monsieur Beck… J’ai besoin d’un immense service.

— Vous savez bien que je ferais n’importe quoi, Ari.

— Je suis très gêné. Je n’ai pas l’habitude de demander ce genre de faveurs, voyez-vous, mais là, c’est un cas d’extrême urgence…

— Allons… Je vous écoute.

— Il faudrait que je sois en Italie au plus vite. C’est… C’est une question d’heures.

— Votre hiérarchie vous a refusé un transport rapide ?

— Disons que je préfère ne pas leur demander…

— Je vois… Et c’est ce que vous appelez un immense service ! Je serai heureux de vous aider, Ari, vous le savez bien. Alors, dites-moi où en Italie ?

— Dans la région de Naples.

Frédéric Beck hésita un instant.

— Écoutez, il y a l’aéroport de Capodichino, là-bas… Mais il faut que je voie avec mon assistante. Je vous rappelle au plus vite.

— Merci. Je… Je me permets de vous préciser que, comment dire… Tout ceci doit rester entre nous, si vous voyez ce que je veux dire.

— Mais bien sûr, Ari. Je comprends parfaitement. À tout de suite.

Dès qu’Ari eut raccroché, le garde du corps partit d’un rire gras.

— Eh bien dites donc ! C’est pratique d’être copain avec les grands de ce monde ? Qu’est-ce que vous lui avez fait, à ce vieux filou, pour qu’il soit comme ça avec vous ?

— Non pas que ça vous regarde, Krysztov, mais disons que j’ai sauvé sa fille d’un mauvais pas.

— Je vois… C’est toujours une bonne idée, de rendre service à des milliardaires.

— Ça va, ça va…

Ari finit sa cigarette sans rien ajouter puis, alors qu’ils entraient sur le périphérique, il sentit à nouveau vibrer son téléphone dans sa poche.

— Allô ?

— C’est arrangé, Ari. Soyez au Bourget dans un peu plus d’une heure. À 23 h 45 précisément. Un jet vous attend là-bas. Nous allons transmettre le plan de vol d’un instant à l’autre. Si tout se passe bien, vous serez à Naples avant le levé du jour.

— Je ne sais comment vous remercier, monsieur…

— Ari, ce n’est rien, je vous assure. Je reste votre débiteur. Mais soyez prudent.

— Comme toujours… À très bientôt, et encore merci.

Il raccrocha.

— Alors ? demanda le garde du corps tout sourire.

— Foncez au Bourget et arrêtez de rire bêtement.

Le rasoir d'Ockham
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